18 janvier 2017
Alors que Greenpeace, dans le cadre de sa campagne anti-pesticides, a demandé la suppression de tous les phytos de la famille des néonicotinoïdes, l’UIPP fait le point sur le contexte scientifique et réglementaire actuel, les derniers avis des autorités compétentes sur le sujet et sur l’impact d’une telle mesure pour la compétitivité de l’agriculture européenne.
Perte de l’habitat, déclin de la diversité alimentaire, agents pathogènes et prédateurs redoutables… Arrêtons d’occulter la réalité! Il est admis que le déclin des abeilles est multifactoriel, comme l’a confirmé le rapport de l’ANSES de juillet 2015. Une affirmation réitérée par Richard Thiéry, Directeur du laboratoire sur les abeilles de l’ANSES.
http://www.20minutes.fr/nice/1975819-20161207-pesticides-seule-explication-mortalite-abeilles
En parallèle, Fayçal Meziani, référent-expert national « apiculture, pathologie des abeilles » à la Direction générale de l'alimentation (DGAL), a même hiérarchisé[1] les diverses causes de mortalité des abeilles en 2015: l'insuffisance de lutte contre le Varroa est le premier facteur dans la mortalité des abeilles (40% des cas). L’utilisation de produits phytosanitaires n’intervient directement que pour 4 % des cas de mortalité.
La démarche de Greenpeace s’appuie sur une sélection orientée d’études existantes, et qui n’apporte aucun élément nouveau.
Ces produits bénéficient, pour des usages précis, d’autorisations de mise sur le marché délivrées par l’ANSES, gage de leur efficacité et de leur impact acceptable évalué scientifiquement par l’Europe !
Cette proposition, non conforme à l’avis émis par l’ANSES, portera une atteinte évidente à la compétitivité de l’agriculture française et européenne.
Vouloir supprimer des outils de production indispensables aux agriculteurs est inacceptable. C’est méconnaître l’utilité de ces produits et oublier l’importance de disposer d’une diversité de solutions pour gérer les risques phytosanitaires et éviter le développement de résistances.
Par ailleurs, les résultats d’une évaluation récente menée pour l’ECPA révèlent que la restriction de l’usage et/ou la suppression de certains néonicotinoïdes a déjà coûté près de 900 millions d'euros par an aux producteurs de colza européens. Il est donc irresponsable de proposer d'aggraver les coûts de production des agriculteurs.
La préservation de la biodiversité ne fait pas débat et l’engagement de l’UIPP en ce sens n’est plus à démontrer.
L’UIPP est mobilisée aux cotés des filières agricoles pour mieux encadrer les conditions d’utilisation, tout en évitant les impasses techniques. À titre d’exemple, des recommandations précises sont données pour une utilisation des produits uniquement lors des périodes où les pollinisateurs sont absents des cultures. L’UIPP soutient les initiatives des agriculteurs qui agissent pour faciliter l’alimentation des abeilles, en implantant des haies ; en mettant en place des jachères apicoles ; ou encore en cultivant des plantes attractives pour les insectes pollinisateurs (par exemple les légumineuses ou les cultures fruitières).
L’UIPP lance également des réflexions pour mieux comprendre le fonctionnement du rucher dans l’environnement agricole, avec toutes les parties-prenantes.
[1] La Santé de l'Abeille en octobre 2016